À l’école, la gentillesse figure rarement au bulletin, mais son absence se remarque vite. Pourtant, elle influence la confiance, les relations et même la réussite des enfants, bien au-delà des résultats scolaires.Certaines familles pensent qu’un enfant trop gentil risque de se faire marcher sur les pieds. D’autres redoutent l’inverse : que la gentillesse ne soit vue comme une faiblesse. Les conséquences sur le développement psychologique et social ne se limitent pas à des politesses échangées à la va-vite.
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La gentillesse chez les enfants : un atout pour grandir et s’épanouir
Dès les premiers pas, la gentillesse s’inscrit dans l’apprentissage de l’enfant. Elle ne se réduit pas à la politesse, mais édifie des qualités d’une trempe rare : empathie, compassion, bienveillance. Dès qu’un enfant vit dans une sphère où l’amitié authentique et les attentions sincères font loi, il consolide sa confiance en soi et apprivoise bien mieux ses émotions. C’est étayé : la science confirme que multiplier les actes de gentillesse booste la sécrétion d’ocytocine, la fameuse hormone du bien-être capable d’apaiser le stress et d’alimenter l’optimisme.
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Susciter la gentillesse chez l’enfant ne relève jamais du hasard. Ce trait se forge, il se partage, s’observe, se reçoit. Des recherches autour du développement émotionnel montrent un mécanisme contagieux : plus l’enfant est entouré de gestes bienveillants, plus il reproduit cette dynamique. Le quotidien devient alors terrain d’expérience : à la maison, sur le trottoir du matin ou dans les files d’attente, les gestes discrets pèsent plus qu’on ne le croit.
Voici plusieurs attitudes qui, en apparence anodines, deviennent des jalons précieux pour grandir :
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- Dire merci ou reconnaître ses torts spontanément
- Aider un camarade sans être sollicité
- Offrir une écoute sincère, sans se précipiter pour répondre
Chaque acte de gentillesse vaut plus qu’un automatisme. Il nourrit l’enfant, renforce ses liens, et participe à l’édification d’un citoyen capable de solidarité. Sur ce chemin, l’épanouissement se construit loin du clinquant mais avec un bonheur solide et partagé.
Pourquoi la bienveillance familiale fait toute la différence ?
Le foyer reste le creuset de la bienveillance. À travers leurs mots, leurs silences, parents, frères et sœurs posent des repères. Les spécialistes du développement émotionnel le constatent : la nature des échanges à la maison conditionne la faculté de l’enfant à inspirer confiance et à trouver sa place dans le groupe. Un regard attentif, une oreille sincère, la reconnaissance d’une émotion : autant d’actes qui ancrent durablement le sentiment d’être soutenu.
La gentillesse s’exprime sans tapage dans la routine familiale. Préparer un repas ensemble, épauler un frère après une journée ratée, s’encourager pour relever un défi collectif : des gestes simples, mais marquants. Dans une ambiance où chaque membre exprime la compassion, l’enfant se construit un socle de confiance et d’empathie. Ce modèle lui donne envie, à son tour, de contribuer et d’agir en société.
Voici des initiatives concrètes que les familles peuvent facilement privilégier pour renforcer ce climat :
- Prendre part ensemble à une action associative locale
- S’investir parfois dans le bénévolat en duo parent-enfant
- Réserver des instants de dialogue entre frères et sœurs
Collectivement, ces moments font de la gentillesse un repère solide et lisible. L’exemple parental, cette chaleur ambiante marquée par l’écoute, forge des adultes ouverts sur le monde, avec un sens accru du collectif qui déborde du cercle familial.
Des idées concrètes pour encourager la gentillesse au quotidien
La gentillesse ne se vit jamais en théorie. C’est dans des situations concrètes que l’enfant apprend et retient : des actes, pas des principes. Même le jeu sert d’atelier pour ces valeurs : patience, règles partagées, inclusion et regard sur l’autre. Certains jeux de société (le fameux jeu des deux par exemple) font la part belle à l’écoute et à la coopération.
Prêter ses jouets n’est pas anodin : cet élan instinctif invite à la générosité. À l’école, le « jeu du drapeau de la générosité » devient pretexte à essayer, pour de vrai, l’altruisme : proposer son aide, partager une collation, dire merci à une personne croisée. Chaque geste façonne la confiance, la capacité à remercier, et affine la gestion de soi.
À la maison, multipliez l’occasion d’encourager ces réflexes : instaurer un rituel du « merci » chaque soir, inciter chacun à raconter son plus beau geste de gentillesse du jour, encourager politesse et empathie. Montrez que chaque attention, même infime, pèse dans la balance.
Voici quelques façons simples d’ancrer la gentillesse dans le quotidien :
- Organiser des ateliers pour créer ensemble des cartes de gratitude
- Mettre en place des petits cercles de parole destinés à partager une émotion positive à l’attention d’un adulte ou d’un pair
- Lancer des activités manuelles qui favorisent l’inclusion et la rencontre
La gentillesse n’est jamais figée : elle chemine, elle circule, elle infuse, jour après jour, dans le foisonnement de la vie ordinaire.
Livres, jeux et ressources pour aller plus loin avec vos enfants
Pour éveiller la gentillesse, rien ne vaut les supports qui suscitent l’empathie et donnent du relief à la compassion. Certains albums jeunesse traversent les âges sans perdre leur force : L’arbre généreux, publié depuis des années, touche par la sincérité de son message autour du don. Les classiques comme Alice au pays des merveilles, Blanche-Neige ou Cendrillon font, chacun à leur façon, résonner l’écho de l’entraide et de la gentillesse.
Le jeu n’est pas en reste. De nouveaux jeux de société sortent chaque saison : ils invitent à coopérer plus qu’à gagner. Parents et enfants deviennent partenaires, partageant des gestes de gentillesse en direct. Favorisez, quand c’est possible, ceux qui valorisent la gratitude ou l’écoute : le « jeu des deux » ou le « jeu du drapeau de la générosité » sont aujourd’hui largement plébiscités.
Pour accompagner les lectures ou prolonger l’expérience en famille, voici quelques ressources inspirantes :
- La série « Moucheron » (éditée par l’école des loisirs) met en avant la tolérance et la maîtrise de soi
- Des supports numériques existent aussi : podcasts, fiches d’activités à imprimer, centrées sur la gentillesse
- Lire ensemble, à voix haute, intensifie la portée de chaque preuve de gentillesse
Proposez à l’enfant, une fois par semaine, d’écrire un mot de remerciement ou une carte à quelqu’un qui compte pour lui. Grâce à ces gestes, la gratitude prend racine et la générosité s’étire bien au-delà du cercle familial ou des jeux partagés.
Semée en gestes simples, la gentillesse accompagne l’enfant pas à pas. Et le jour viendra où, sans avoir eu à forcer la main, il sèmera à son tour, ailleurs, la même bienveillance.